ECO Savoie Mont Blanc – Chronique AUTO

– 17 janvier 2020 – Anne C.Pauwels

L’énergie solaire permet à la C-Zen de gagner plus de 4 kilomètres par jour en moyenne, soit environ 1 600 km par an à Chambéry, avec de grosses variations entre été (10 km/jour) et hiver (2 km/jour).

BIENTÔT LA MOBILITE SOLAIRE

Constructeurs et industriels s’y intéressent réellement depuis 4 ou 5 ans. La Toyota Prius électrique propose déjà en option un toit d’1 m2 composé de panneaux photovoltaïques. Sa batterie gagne 5 kilomètres par jour, ou environ 1 000 km par an grâce à l’énergie solaire. Les panneaux solaires installés sur le toit permettent de recharger la batterie de haut voltage lorsque la voiture est stationnée.  Et quand on roule au soleil, le système de recharge solaire alimente la batterie 12 volts qui gère l’électronique embarquée, comme le GPS, les lumières et l’ouverture/fermeture des vitres électriques. La prochaine étape pour Toyota est de permettre un gain de 4,8 fois plus que ce que produit actuellement le toit solaire de la Toyota Prius, grâce au développement engagé en partenariat avec Sharp, le fabricant d’électronique. Tout ça pour pouvoir rouler en autonomie solaire jusque 44,5 km/jour.

DE 1 000 À 5 800 KM/AN À L’ÉNERGIE 100% SOLAIRE

Mais il y en a d’autres : Le Fraunhofer a présenté récemment une Peugeot 508 avec un toit solaire. Mais Sono Motors, en Allemagne, est sans doute la compagnie la plus à la pointe. Leur voiture électrique (une SION), dispose d’une autonomie supplémentaire de 5 800 km annuels grâce au soleil. Et les tests ont eu lieu à Munich, c’est dire la performance du système ViSono (leur label). Leur carrosserie est entièrement composée de petits capteurs photovoltaïques : une prouesse qui ouvre le champs à d’autres innovations. Elle profite aussi d’une légèreté inédite, grâce à l’addition de ces cellules photovoltaïques sur des éléments de carrosserie polymères, plutôt que via des plaques de verre sur une carrosserie en acier. D’où un gain de poids de l’ensemble de 20%.

Un modèle de prévision énergétique intelligent permet même de prédire la production solaire en fonction des données météorologiques et de l’emplacement de la voiture, pour planifier un voyage en fonction du soleil et de l’heure. Et ce jusqu’à 34 kilomètres d’autonomie supplémentaire par jour ! La SION solaire est déjà en précommande : son prix atteint 25 000 euros, elle a le gabarit d’une Golf et pèse 1 400 kg. Elle peut donc satisfaire une large clientèle.

Si l’on considère la moyenne quotidienne des trajets en France, qui est de 30 kilomètres (source INES), on peut imaginer des solutions basées exclusivement sur l’énergie solaire, d’ici quelques années de réflexions et développement, pour permettre 80% des trajets maison/travail.

L’ENERGIE REÇUE DU SOLEIL EN 1 HEURE EST SUFFISANTE POUR ALIMENTER LE MONDE EN ENERGIE PENDANT 1 ANNEE (source Sono Motors).


Aujourd’hui, l’énergie du soleil emmagasinée sur le toit d’une voiture garée lors d’une journée représente un parcours de 10 km. Même pour des trajets quotidiens plus longs, cette économie de recharge de batterie est à répercuter sur la facture mensuelle d’électricité d’une maison.

Ces données chiffrées proviennent de Lionel Serra, membre de l’association ‘’Eco-Mobility Project’’, dédiée à la mobilité propre, avec des actions tournées vers la mise en place de concepts d’une mobilité respectueuse de l’environnement, dont l’ambition est d’adapter notre utilisation des transports actuels sans pour autant les rendre plus contraignants ou onéreux. Un vrai défi !

La participation des fondateurs d’Em-Project aux premières courses de voitures solaires a permis d’accumuler une expérience toute particulière dans ce domaine. Parallèlement, l’évolution des technologies, matériaux, systèmes de stockage d’énergie, donnent enfin les performances nécessaires pour entrer dans le monde de l’automobile grand public. C’est ainsi qu’un projet ambitieux est né en 2014, pour Lionel Serra et son équipe : « créer un véhicule solaire pour tous. Polytech Chambéry-Annecy fut un acteur majeur avec la participation de nombreux PFE et a permis d’aboutir en 2018 à un prototype numérique complet. Un autre partenaire, Technopolys, a accueilli l’association et mis à disposition un Czen (véhicule électrique) pour tester les choix technologiques, servir d’outil de communication pour valider les attentes du grand public.  En 2019, l’INES (le département des technologies solaires du CEA) nous a permis de pour solariser ce véhicule. Em-Project a réalisé l’interface entre les panneaux solaires INES et le pack batterie du véhicule ».

Notre région est donc dans la course à la mobilité solaire, qui ne connaît d’autre frein que le poids important des équipements, le coût lié aux panneaux solaires et à l’électronique de gestion d’énergie et l’aspect normatif. Des broutilles. Une question demeure : quand pourra-t-on se passer des sacro-saintes batteries, qui nous lient toujours plus aux pays possesseurs de métaux rares ?